Dit de la force de l'amour

Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l’injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère

Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal

La lumière toujours est tout près de s’éteindre
La vie toujours s’apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe

Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas
J’entends le feu parler en riant de tiédeur
J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert

Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé
Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d’être libre et je te continue.

Paul Eluard

Comments

[Cath Sultan Sow]

Magnifique poème !

Le printemps va renaître qui n'en a pas fini...



Je suis contente de revenir , après un long moment de pause dans mon jardin. C'est toujours aussi bien chez toi !

A bientôt Kgire

[gazou]

très beau poème!

[gazou]

Beau poème que je ne connaissais pas et qui est bien de circonstance

[Kgire]

J'espère sincèrement que cette semaine sera meilleure !

Sublimes les deux derniers vers, oui.

J'aime beaucoup, aussi, la 3ème strophe, c'est l'articulation, c'est là que renaissent tous les espoirs, comme si le ciel se dégageait d'un coup...

Bises, Lily !

[Lily]

Une poésie engagée et sensible. Qui dénonce les drames de la guerre, qui célèbre la chaleur du printemps qui renait sans fin. Pour mieux nous dire d’espérer contre tous les égoïsmes. La dernière strophe évoque clairement l'amour de la femme qui ouvre un chemin pour l'homme épris de bonheur et de liberté. Sublimes les deux derniers vers. Bonne semaine Cagire, plus paisible que la dernière.