Nos blessures
Comme il est difficile de mettre des mots sur nos blessures. Je voudrais tant pouvoir essuyer mes larmes, pouvoir me dire plus jamais tant de violence gratuite, ce n'est pas possible, c'est trop, trop insensé ! mais la réalité abominable, parce qu'elle est aujourd'hui chez nous, m'empêche cette fois de détourner les yeux.
Je cherche autour de moi les images qui font du bien, celles qui donnent un peu d'espoir, font comme un pauvre baume sur la douleur. Ces foules de tous âges, toutes couleurs, toutes conditions qui spontanément forment un même corps ondulant au rythme de la Marseillaise. Lumières, fleurs, drapeaux. Des mots, des images dans la rue, les écoles, sur les blogs. Une humanité debout.
Mais c'est si fragile l'humanité.
Et si versatiles, les foules.
Dehors mon bel arbre brille. Le soleil donne. Il est 9 heures. La gélée fond. Des constellations d'argent scintillent à l'extrémité des feuilles persistantes.
...Dans la lumière de fin d'automne
J'ai hissé un hymne nouveau
Aux couleurs chaudes de la France
…Entendez-vous dans vos oreilles,
Enfants des villes et des campagnes,
Le sang mêlé qui bat en chœur ?
Vous portera dans la lumière
Mort à la mort, mort à la peur…