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Sous l'alisier

DSC03896 - Copie-1

 

Elle est comme ça sa maison. Au milieu de nulle part. Suspendue au nuage. Baignée de soleil et secouée de vent.

Portes et volets vibrent.

On y est parfois très tranquilles et parfois moins. S'y arrête qui veut, le temps d'un verre. d'une douceur. De quatre mots à échanger. Ou de silence.

Elle est assise sur ses talons, là-haut, au bord du ciel. Nez au vent. Elle est bien. Elle est juste bien au bon endroit pour contempler le monde...



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"Il y avait tant de lumière qu'on voyait le monde dans sa vraie vérité, non plus décharné de jour mais engraissé d'ombre et d'une couleur bien plus fine. L'oeil s'en réjouissait. L'apparence des choses n'avait plus de cruauté mais tout racontait une histoire, tout parlait doucement aux sens. La forêt là-bas était couchée dans le tiède des combes comme une grosse pintade aux plumes luisantes" 
Jean Giono - Que ma joie demeure



Sous l'alisier
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2 juin 2016

Le locataire - Philippe Jaccottet

 

Régulièrement je lis Philippe Jaccottet. Il sait si bien dire les choses comme je les sens moi aussi. Des choses qui sont la merveille qu'est la terre, avec ses herbes et son ciel, les oiseaux, et puis nous qui sommes là, si improbables, si fragiles...

 

"Nous habitons une maison légère haut dans les airs,

le vent et la lumière la cloisonnent en se croisant,

parfois tout est si clair que nous en oublions les ans,

nous volons dans un ciel à chaque porte plus ouvert.

Les arbres sont en bas, l'herbe plus bas, le monde vert,

scintillant le matin et, quand vient la nuit, s'éteignant,

et les montagnes qui respirent dans l'éloignement

sont si minces que le regard errant passe au travers.

La lumière est bâtie sur un abîme, elle est tremblante,

hâtons-nous donc de demeurer dans ce vibrant séjour,

car elle s'enténèbre de poussière en peu de jours 

ou bien elle se brise et tout à coup nous ensanglante.

Porte le locataire dans la terre, toi, servante !

Il a les yeux fermés, nous l'avons trouvé dans la cour,

si tu lui as donné entre deux portes ton amour,

descends-le maintenant dans l'humide maison des plantes."

 L'Ignorant (poèmes 1952-1956)

 

 

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Commentaires
G
Moi aussi, régulièrement, je relis Jaccottet...C'est très apaisant, il nous aide à aller plus profond en nous
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L
Un bel hommage à la lumière. Fragile et tremblante. La fin évoque une belle mort, me semble-t-il. Mais sous la plume de cet homme, ce n'est pas triste.
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G
Moi aussi j'aime beaucoup Philippe Jaccottet, tu me donnes envie de le relire
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