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Sous l'alisier

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Elle est comme ça sa maison. Au milieu de nulle part. Suspendue au nuage. Baignée de soleil et secouée de vent.

Portes et volets vibrent.

On y est parfois très tranquilles et parfois moins. S'y arrête qui veut, le temps d'un verre. d'une douceur. De quatre mots à échanger. Ou de silence.

Elle est assise sur ses talons, là-haut, au bord du ciel. Nez au vent. Elle est bien. Elle est juste bien au bon endroit pour contempler le monde...



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"Il y avait tant de lumière qu'on voyait le monde dans sa vraie vérité, non plus décharné de jour mais engraissé d'ombre et d'une couleur bien plus fine. L'oeil s'en réjouissait. L'apparence des choses n'avait plus de cruauté mais tout racontait une histoire, tout parlait doucement aux sens. La forêt là-bas était couchée dans le tiède des combes comme une grosse pintade aux plumes luisantes" 
Jean Giono - Que ma joie demeure



Sous l'alisier
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25 mars 2021

Mars

 

 

DSC03639

 

...Plus bas dans la vallée, Mars hésite entre hier et demain, hiver ou printemps.

Tu me demandes ce que je préfère et je te dis que ne sais pas. Je crois juste que j'aime comme un autre moi-même Mars qui balance entre nostalgie et promesse de renouveau.

 

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24 février 2021

Alors je te vis

 

Alors je te vis,

Massive silhouette émergeant de l'hiver

Croisée de nos mondes un bref temps immobiles

 

             Vibration de la terre

                     Fulgurance

                           Souffle, vapeur animale

Puis seuls les arbres et mes joues éblouies

 

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27 janvier 2021

Bien sûr

 

            Bien sûr

qu'il y en aura d'autres

des jours, des joies,

des virées dans la neige,

des sprints en flaques et cavalcades folles

 

 

Mais jamais plus ces riens qui ne furent qu'à nous

signes et regards

attentes

tremblements 

paciences impatiences et tant d'autres douceurs

 

Car tu n'es plus là 

             Toi,

Ma douce, ma folle, ma moche, mon ombre, ma tant aimée.

 

 

4 novembre 2020

Extralucide

 

Simplement se tenir là au coeur du monde

simultanément Invisible et tellement Présent

Présence de chacune des mollécules qui composent mon humble personne,

Mes oreilles s'élargissent

Se dilatent mes yeux.

Mon cerveau, cette terre perméable

imprégnable

est en état de grande Veille.

Voir Percevoir Entendre Sentir

Vitres

Miroirs

Hommes et femmes qui m'entourez,

Je vois à travers vous

 

 

Quelques uns me glacent De ceux-là je me détourne

C'est vers les autres que je me laisse porter, tendres frondaisons, vaisseaux de lumières

La-Foule

 

15 janvier 2020

Entre Ciel Terre et Mer

 

Si tu regardes bien,

 -Et sans même partir loin,

 Il est un monde étrange,

 Que peuplent les questions :

 Tu ne sais plus trop bien

 Où tu es

 Ni chez qui

Port barcarès1

 

 Si tu es près du ciel

 Ou sur la terre ferme

 Si tu peux t'embarquer

 La mer parait si proche

 

 Les enclos sont fermés

 On les croirait ouverts

 Sur quoi donnent les portes ?

Port barcarès2

 

Ce ne sont pas des portes

 Mais des morceaux de ciel

 

Les photos de cet endroit magique ont été prises à Port Barcarès, sur l'Ile des Pêcheurs

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13 décembre 2018

D'ombre et de lumière

 

Une femme sans âge
-je veux dire si vieille
Minée par les journées
Séchée par le soleil
Marche à demi penchée
Ombre noire dans l'ombre

Elle avance encore
Avec toutes ses années
Puis se repose à l'ombre
Des sommets enneigés
Ou s'assoit au soleil
Avant qu'il ne s'estompe
Derrière le clocher

Lui reste son grand chien
Allongé à ses pieds
A la fourrure profonde
Où enfouir son nez

Elle poursuit sa ronde
Avec toutes ses années
Toutes les choses passent
- Qui pourrait oublier ?

Lui reste une étincelle
Un rayon bleu de ciel
Promené sur les Choses


                                    Ce sont ses deux yeux clairs
                              A la conscience douce
                              Menant à l’essentiel
                                        De la nuit à nos sources.

 

 

 

 

8 novembre 2018

Les gens dans l'enveloppe

 

Je ne sais toujours pas dire précisément ce qui m’émeut dans les photos. Elles me parlent de ce qui se vit et se meurt en même temps. Elles me racontent la beauté de l’instant unique qu’on ne revivra jamais. Elles me chantent l’effort vain de l’humain pour retenir la vie. Tracer un trait sur la paroi de la grotte, modeler une glaise, graver le tronc d’un arbre, fixer la lumière sur la pellicule. Ecrire un mot. Dire j’étais là, tu étais là. 

On ne retient pas la vie, on peut juste s’en souvenir. La vie est comme les secondes, elle se fiche de nos efforts, elle coule dans son perpétuel effacement. Du sable entre les doigts, une goutte d’eau sur une pierre chaude.

Isabelle Monnin dans « Les gens dans l’enveloppe »

Drôle d’histoire… Isabelle Monnin achète à un brocanteur une enveloppe contenant 250 photos d’une famille dont elle ne sait rien. A partir de là, elle écrit un livre en 2 parties, la première est un roman inventé à partir des photos. Le seconde partie est une enquête, retrouver les gens de l’enveloppe et écouter puis retranscrire leur histoire. A la fin du livre, un CD avec les chansons qu’Alex Beaupain.

18 octobre 2018

Si c'était quelque chose entre les choses... Philippe JACCOTTET

 

Si c’était quelque chose entre les choses, comme

 l’espace entre tilleul et laurier, dans le jardin,

comme l’air froid sur les yeux et la bouche

quand on franchit, sans plus penser, sa vie,

si c’était, oui, ce simple pas risqué dehors…

                                                                                              

Pensée subtile, mais quelle pensée, si l’étoffe du corps se déchire, la recoudra ?

 

DSC05809

5 janvier 2018

Déchire ces ombres enfin... Philippe Jaccottet

 

IMG_2180

 

Déchire ces ombres enfin comme chiffons,

Vêtu de loques, faux mendiant, coureur de linceuls :

Singer la mort à distance est vergogne,

Avoir peur quand il y aura lieu suffit.  A présent,

Habille-toi d’une fourrure de soleil et sors

Comme un chasseur contre le vent, franchis

Comme une eau fraîche et rapide ta vie.

 

Si tu avais moins peur,

Tu ne ferais plus d’ombre sur tes pas.

 

Philippe Jaccottet - A la lumière d'hiver

 

 

7 décembre 2017

Assez trainé



Ces journées se sont assez étirées, baignées de leur lumière des plus marginales

Il faut que je revienne dans le sombre de l'humanité Il faut que je sois

raisonnable je ne peux pas m'attarder plus de ce côté car

J'ai assez trainé avec ma petite troupe sur cet

îlot, pierres chaudes et douce terre,

à humer la lenteur palpable des heures

Je répète pourquoi mais pourquoi

Pourquoi la vie est-elle ainsi

faite que toujours tu

doives t'abstraire

de ce qu'elle 

a de plus

vivant

?

 

 

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